« Injustice impossible »

Dans le bourbier pesant qui a empesté la campagne, chacun a pu mesurer, de soupçons hasardeux en jugements téméraires, la perméabilité funeste des pouvoirs établis, entre médias avides de révélations, procureurs expéditifs, juges empressés à sévir et autorité suprême, tout uniment tendus à blâmer et noircir. Avide de « probité candide », le peuple s’est perdu dans les méandres délicieux de la délation et ne trouve plus son chemin vers la justice indépendante et gardienne du bien commun. La République est en danger, faute d’être assurée d’une justice absolument indépendante. Il faudra vite en trouver la recette, que ne procure pas l’organisation en vigueur.

« Injustice impossible un seul être est au monde/ L’amour choisit l’amour sans changer de visage ». Un poème de Paul Eluard ouvre la voie. Pour que « les corbeaux du sang » cessent de « rouer l’avenir de baisers », commençons par nous souvenir que notre être n’est qu’un, l’amour s’y donne d’égal à égal. Nul ne saurait juger qu’en se jugeant soi-même. La République demande un vrai roi sous un vrai chêne, non pas à l’écart du maître, mais à distance de ses pompes, de ses lumières, de ses récompenses, et qui rende compte directement au peuple de ses propres mérites. Noble projet, urgente et lourde tâche pour le prochain président.

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