Vite, au félon, une longue cuiller!

Comme l’âne de la fable entre l’avoine et l’eau, le sot se tenait à distance et demandait au ciel de le départager. Allait-il donner son âme au diable ou s’en tenir à son petit fricot? Il appelait au secours les idoles de son panthéon, mais ses saints et ses anges sous oriflamme ne lui répondaient pas. Alors il s’en inventa une par dédoublement de vue. Ainsi de Gaulle, un faux de Gaulle phantasmé lui figure un fanal dans la nuit, sommé d’abolir l’impossible synthèse et de sanctifier le diable dans l’eau lustrale d’un nouveau bénitier. Ce matin, il épouse la reine maudite qui le nomme aussitôt son premier chapelain. Ensemble, ils vont se partager un nouveau pain dont elle se réserve la croûte et lui concède le croûton. Le pain du pont-aux-ânes. Dupont-Aignan pour ne pas le nommer. A-t-il seulement une longue cuiller en accédant au banquet funèbre? Ses propres ouailles s’égaillent sans même songer à la lui procurer.

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