« La main que tu ne peux couper… »

« Ne fléchissez pas, ne demandez pas la paix quand vous êtes les plus forts. Dieu est avec vous et ne vous retirera pas de vos actes » (sourate XLVII, verset 35, trad. J. Grosjean).

« La main que tu ne peux couper, baise-la ».

Il paraît que les Russes méditent une conférence de la paix syrienne de concert exclusif avec les Iraniens et les Turcs dans la capitale des Kazakhs. Amorce d’une Pax universalis des Empires d’Orient tournant le dos à une Pax americana-germano-occidentana apparemment à bout de souffle et manifestement hors jeu?

Cependant, après la chute horrible d’Alep, on voit persister dans leur état de belligérance endémique un « régime » et des « rebelles » que tout oppose dans leurs ambitions hégémoniques: alaouites, chiites, sunnites d’obédiences inconciliables. On souhaite aux Russes bien du plaisir!

Sourate et proverbe en disent assez de l’esprit de conquête perpétuelle qui fait le cœur de l’Islam militant: baisez, coupez toutes les mains que vous pourrez, tant que l’Islam combat, Dieu est avec lui.

Faut-il prévenir le président Poutine?

Publicité

Au revoir ma concubine!

Gros orage, ruissellements à déborder les cours, thrombose britannique, et puis plus rien? Much ado about nothing?

Le monde est ironique. Distraitement accoudé au balcon de l’avenir, le sage européen a laissé filer sa concubine, compagne embarrassante d’un lit attiédi par sa froideur. Qui sait quand elle reviendra, qui sait en quel état? Dans la fraîcheur du jour qui lève, il arrête sa pensée à cette Europe mal élevée dont il est, comme elle, fils et fille, d’un même état, d’une même conquête, chaotique et séculaire, des fruits fragiles de la liberté partagée et de la démocratie sans cesse à réinventer. Elevés ensemble sous la matrice gréco-judéo-latino-germano-chrétienne, et ô combien occidentale, de leur civilisation, ces peuples contiennent le tout de l’empire, non pas supra, mais ultranational auquel aspirent, surmontant l’égoïsme et les peurs des nations appesanties, les européens de cœur et d’espérance.

Il faut d’urgence courir aux avant-postes, lancer les éclaireurs dans le magma informe des inconnues d’un lendemain qui ne s’imagine pas encore à la mesure de ses défis technoscientifiques, sur les décombres d’un passé qui semble s’abolir.

Or, qui ne voit que l’avenir est le fruit sans cesse régénéré d’un passé? Comme toujours, le mort saisit le vif. Les civilisations ne meurent pas et le poète a tort. Elles renaissent de leur être vivant et éternel.

Salut aux explorateurs! Ma concubine, c’est certain, me reviendra, pantelante mais assagie.

L’Angleterre hors d’Europe?

Patrie de Newton, l’Angleterre a découvert avant nous l’attraction universelle et la pratique dans tous les sens qui conviennent à sa nature conquérante. Attraction, répulsion, ce conflit de tous les temps justifie qu’elle s’attache ou se détache, dans la durée juste nécessaire à l’équilibre de ses gains, comme jouent entre elles les planètes d’une équinoxe à l’autre. Elle quitterait l’Europe unie? L’Europe ne devrait pas s’en affliger. Avec l’Angleterre, il ne fait jamais tout à fait jour, jamais tout à fait nuit. Notre chère rivale aura trop à perdre à prendre le large pour toujours. Gardons-lui un anneau à notre quai d’amarrage, de sorte que, voisine prospère, de là elle continue à nous accroître de ses dons. Un jour viendra où, comprenant qu’elle a plus d’avantage à en partager le bienfait avec nous sur la terre ferme et selon nos mœurs qu’en les entretenant jalousement pour elle seule sur son île, l’attraction la poussera à consolider sa conquête en s’affermissant sur notre sol pour de bon. Sauf renversement imprévisible des pôles.