Emmanuel-Octave a le teint frais, la mine ouverte, le nez droit, la joue rasée de frais, il offre à ses peuples épars l’élan et la fringance, le sérieux d’un regard bleu, le fin sourire de la pensée souple, malléable et maîtrisée. Il ne laisse à personne le soin de lui sculpter un buste. Ni Michel-Ange, ni Canova, un quelconque Rodin pas davantage: Emmanuel-Auguste naîtra naturellement de sa preste cambrure, quand, lâchant à point nommé le coup de son pied sûr, il projettera jusqu’au ciel étonné l’exquis plaisir du coup au but.
Il n’en est pas encore là, mais s’y prépare. Pour l’heure, Octave est au repos. Octave réfléchit. Octave laisse à ses proches le soin de parler pour lui, à son épouse la présence et le paraître, à ses généraux l’action sur le terrain. Les jours passent, le peuple attend le jour de son réveil qui sera aussi le sien. Les chiens des Augures sont à l’arrêt, truffes ouvertes à tous les vents. La chasse devrait ouvrir incessamment.